Etape 21 - Cape Canaveral, en route vers les étoiles
Vendredi 18 janvier 2013. Le jour où j'ai fait foiré toute ma crédibilité de gentil organisateur. D'abord, on se lève tard après une nuit passée dans un motel de Kingsland, un bled paumé du sud de la Géorgie. Du coup, on est encore pas mal éloigné de Cape Canaveral. Plus de trois heures de route à faire avant de rejoindre le Kennedy Space Center***. Et brusquement, patatras ! Voilà que je me plante dans les données GPS et qu'on prend la mauvaise route avec l'angoisse de croiser de nouveau les caméras du Sunpass. "Tu es sûr qu'il ne faut pas prendre vers Merrit Island ?" "Mais non, Aurélie..." Aussi, quand on arrive au point indiqué par le GPS, on est encore à presque cent bornes de l'objectif ! "Euhhhhh... Je crois bien que tu avais raison, Aurélie..." La sanction tombe dans la foulée. Je passe de la note maximale de gentil organisateur à 19 sur 20. La catastrophe, en somme. En plus, il flotte comme pas possible sur cette route de merde. Comble du comble, il n'y a même pas un musée quelconque qui célèbre la gloire de Jim Morrison né à deux pas de là, à Melbourne Florida.
Une fois garé sur l'immense parking du centre, on se sent aussitôt propulsé au milieu des étoiles et des héros de l'espace. Tout ça vaut bien une belle photo-souvenir !
Déjà deux heures de l'après-midi, du coup, il faut faire fissa... et surtout des choix ! Du coup, on commence fort par le Rocket Garden*** où une douzaine de fusées construites pour être lancées n'ont jamais été mises à feu. On y trouve même des répliques grandeur nature des capsules Apollo ! Génial !

Direction le Centre Apollo/Saturn V. En chemin, le bus passe devant le Vehicle Assembly Building, un impressionnant bâtiment d'assemblage des navettes avec leurs fusées de propulsion. Juste à côté, le centre de contrôle des lancements. On longe ensuite ces immenses engins chenillés qui transportent les fusées jusqu'aux rampes de lancement. Il y en a deux : la NASA pensait lancer deux navettes par mois ! Dans les faits, cinq à six navettes étaient tirées par an...

Le centre Apollo/Saturn V***. Nous y voilà. Première étape : un film retrace la course entre les Russes et les Américains pour la conquête de la lune, de l'intervention de Kennedy au départ de la mission Apollo VIII. Le tout en version originale... Du coup, on s'échappe par la porte et on file droit vers le hangar géant qui abrite la fusée Saturn V. Merde ! J'en ai les larmes aux yeux. Il paraît que c'est toujours comme ça quand on réalise un rêve d'enfant. J'en ai tellement rêvé quand j'étais gosse que du coup je suis dans un état de surexitation extrême ! "Non, mais regarde-moi ça, Aurélie ! Elle est gigantesque !" "Oui, Jean-Louis, je vois..."

Les Américains ont fait les choses en grand. Comme toujours. Saturn V est découpée en sections pour mieux voir les articulations des différents étages. Des panneaux situés devant chaque morceau de ce saucission géant expliquent chaque fonction des étages de la fusée. C'est vraiment impressionnant. Saturn V est la plus grande fusée jamais conçue par des humains. Longue comme neuf bus, elle a un poids équivalent à sept Boeing 747 ! Plus loin, un module de commandes des missions sur la lune. Derrière une vitre, on peut même admirer la jeep lunaire ! Un film passe en boucle les premiers pas d'Armstrong. Merde, j'en suis tout retourné. J'ai tellement rêvé de ce moment que je n'ose y croire. Je suis devant la fusée imaginée par Von Braun. Le rêve se poursuit devant la tenue spatiale de Sam Sheppard, les gants d'Armstrong. Cerise sur le gâteau : la capsule Apollo XI qui a amené les premiers hommes sur la lune...

Retour au Visitor Complex***. Toujours le même film sur les exploits de la NASA dans le bus qui nous ramène. Coup d'oeil vers les alligators qui peuplent les fossés. Au Visitor Complex, un petit hot-dog vite fait et un brownie fait maison nous calent le ventre. Allez zou, direction l'Imax Theater*** où nous attend un film sur le télescope spatial Hubble. Voix de Leonardo DiCaprio et vues exceptionnelles de notre galaxie en format géant 3D... A couper le souffle !
En sortant, on se dirige tout droit vers l'Exploration Space** pour découvrir tout un tas d'expériences ludiques et découvrir ce que sera demain le programme d'exploration spatiale. Amusant, mais sans plus. Heureusement, à la sortie, et en revenant de l'Astronaut Memorial** qui rend hommage aux astronautes morts durant la conquête spatiale, on se fait prendre en photo dans une combinaison de cosmonaute. Elle est pas belle la vie !

Déjà cinq heures, le site ne va pas tarder à fermer. Tant pis pour la Shuttle launch experience qui devait nous permettre de simuler le lancement d'une navette... Du coup, on va noyer notre chagrin à la boutique de souvenirs où je complète ma collection de tee-shirt ! La nuit tombe. Dehors, le Rocket Garden s'illumine des fusées éclairées dans le crépuscule. Le drapeau américain claque au vent au sommet des mats. Un moment magique. Il est temps de rentrer. Encore une heure de route pour rejoindre Palm Bay où nous attend notre hôtel.


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